Dirty Diaries : du porno dans les salles françaises

La compilation Dirty Diaries de courts-métrages pornographiques débarquent dans les salles françaises. L’occasion de découvrir une pornographie différente qui a reçu le soutien de l’Institut Suédois du Film.

Dirty Diaries  a suscité une controverse avant et après sa sortie en Suède, à cause de son contenu provocant, mais également du fait qu'il ait été financé par des fonds publics.

Son initiatrice, Mia Engberg, commente :

« A travers l'histoire de l'Art, l'image de la femme a été créée par des hommes pour plaire à un regard masculin. La sexualité féminine se déclinait autour de figures limitées du système patriarcal: la putain, la femme, la mère, la muse. Aujourd'hui, nous pouvons créer nos propres images sexuelles, nous sommes confrontées à de nombreuses questions. Existe-t-il réellement un regard féminin et si oui, que pouvons-nous en retenir? Comment pouvons-nous libérer nos propres fantasmes sexuels des images publicitaires qui s'impriment chaque jour dans notre subconscient? De toute évidence, il semblait nécessaire de nous réinventer en créant un nouveau genre et voir ainsi le monde avec un regard neuf. Chaque réalisatrice de ce projet a sa propre interprétation de la pornographie féministe. Elles ont toutes choisi une manière différente de l'exprimer. Je suis très fière de voir une telle créativité et une telle diversité parmi les films réalisés. Chaque réalisatrice a pris cette demande très au sérieux et à réalisé des images fortes et singulières provenant d'une démarche sincère et personnelle. Alors comment repenser la pornographie? Il n'y a pas de réponse simple à cette question. Dirty Diaries propose toutefois douze courts-métrages atypiques qui susciteront une réflexion sur la notion de pornographie et sur notre regard. »

Son film précédent, Come Together « a été diffusé sur internet et a suscité de nombreuses réactions. Beaucoup de commentaires négatifs comme "Mon Dieu, elles sont moches. Elles auraient au moins pu se maquiller" ont été faits. J'ai trouvé ces réactions très intéressantes. Elles montrent que l'image de la sexualité féminine doit encore et avant tout satisfaire le spectateur et non plaire aux femmes elles-mêmes. J'ai pensé que ceux qui avaient réagi négativement aux scènes de masturbation de Come Together avaient besoin de voir plus de films de ce genre. Et d'ouvrir leurs yeux. J'ai dès lors demandé à plusieurs artistes, réalisatrices et activistes de faire leur propre film pornographique féministe avec un téléphone portable. »

Dirty Diaries sera distribué par KMBO le mercredi 30 juin dans les salles de cinéma française.

Lien(s) :
- Site officiel français
- Site officiel suédois

Vidéo(s) gratuite(s) :
- Dirty Diaries : bande-annonce

Article précédent : Au boulot John !

Article suivant : Isabelle Solis s’éclate chez John B. Root