Présents dans le public de la dernière Absurde séance durant laquelle a été projeté le classique parmi les classiques Derrière la porte verte, l’acteur / réalisateur Rico Simmons (Les Aventures de Rico, Histoire de sexe(s)…) et l’actrice Graziella Diamonds (La Toubib a des gros seins, Les Castings de fred Coppula 5) ont accepté de nous livrer leurs impressions sur le film. Le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci les a inspirés ! X-Intime - Nous venons de découvrir ou de redécouvrir Derrière la porte verte. Qu’en avez-vous pensé ? Rico Simmons - Je l’avais déjà vu il y a très longtemps dans mon adolescence et j’en gardais un vague souvenir. Je me souvenais d’une orgie géante, avec notamment une grosse dame – ça c’est le détail qui marque… En même temps, c’est bien parce que ce genre de détails, on ne les verrait plus aujourd’hui. Il y a plein de choses à dire, vraiment spécifiques à ce genre de films des années 70. Et ces choses, c’est impossible qu’on puisse les tourner aujourd’hui, pour plein de raisons : parce que ça ne se vendrait pas, parce qu’on ne voit pas forcément les pénétrations, parce que ce n’est plus commercial du tout même si ça a pu l’être à l’époque. Les critères esthétiques également ont complètement changé. Aujourd’hui, un film comme ça, on a du mal à le regarder, même s’il conserve un côté expérimental super intéressant. Graziella Diamond - Pour ma part, c’était la première fois que je le voyais. J’en avais vu des extraits lors de la précédente Absurde séance porno, durant laquelle était projeté Gorge profonde que je n’avais pas vu non plus. Je n’ai pas l’habitude de voir des anciens pornos, mais je trouve que ça a son charme et je trouve ça vraiment intéressant. D’autant plus dans ce cas précis qui est vraiment expérimental, psychédélique et très représentatif de cette période, de cette vague San Francisco. Une époque qui donne aussi l’impression qu’ils découvrent la drogue : le passage des cumshots est absolument incroyable, ça dure dix bonnes minutes au ralenti, ça revient en arrière… Après, forcément je trouve que ça a assez vieilli, il y a des trucs qu’on ne pourrait pas refaire, ou pas refaire de cette façon là . Déjà , faire une partouze géante comme ça, ça coûterait hyper cher. Puis il y a des trucs comme la grosse femme… C’est intéressant mais j’avoue que j’ai rigolé devant ses petites jambes qui moulinent en l’air. Mais ce qui me surprend le plus, c’est qu’on est plus dans la vraie recherche du plaisir que dans le visuel pur et dur comme c’est le cas actuellement. Rico Simmons - Voila… Ce que j’aime beaucoup dans ce film, c’est la confusion. Aujourd’hui, dans les films X, la confusion n’existe plus. On est dans le détail, dans la précision, on voit bien la pénétration, l’éjaculation doit être claire et nette. En voyant le film, je serais incapable de dire combien il y avait de protagonistes par exemple, alors qu’aujourd’hui devant un film actuel, on reconnaît bien chaque acteur et chaque actrice. Là il y a Zara White, là il y a Nacho Vidal… C’est aussi ce que je trouve excitant dans ce film qui part dans des directions auxquelles on ne s’attend pas du tout alors que dans un film X on sait exactement ce qui va se passer. On sait comment le gang bang va être filmé, on sait que telle actrice va faire un gape… L’incertitude, c’est peut être ce qui manque aujourd’hui dans certains films : comme disait Graziella, on sent que les gens se font plaisir, qu’il n’y a pas eu le stress et la pression sur le tournage. X-Intime - On ne voit pas non plus de grosse simulation lorsque les actrices jouissent. Rico Simmons - Tout à fait, ce n’est pas calibré, joué comme maintenant où on a des réflexes de tournage. X-Intime - L’un des trucs assez frappants, c’est que les pénétrations sont fréquemment cachées par un bras, un meuble, une tête sans que ce soit forcément en raison d’une quelconque censure… Rico Simmons - Exactement, ça fait partie des réflexes qu’on a aujourd’hui, de rendre la pénétration plus visible. Graziella Diamond - Le fameux jeté de veste des années 90 ( elle mime le mouvement). Rico Simmons - Les acteurs travaillaient bien entendu avec la caméra autour d’eux, mais je pense qu’ils pensaient moins à sa présence. Le réalisateur, le cadreur, s’adaptent à la situation et non l’inverse. X-Intime - Ils baisent, et le mec filme ce qu’il voit. Graziella Diamond - C’est ce qui m’a plu : c’est tourné et monté comme ça s’est fait. J’imagine qu’il y avait quand même quelques directives, ça reste un film, avec des décors, un budget à amortir. Mais tout est filmé comme un vrai rapport : on a l’impression d’y être, ça dure longtemps, chaque pause (elles sont peu nombreuses) dure également, et au final ça laisse une impression de naturel. Ce n’est pas fait pour être artificiel. Rico Simmons - Il me semble avoir vu dans les années 80 des films allemands filmés sur le même principe, avec de vraies partouzes filmées durant lesquelles les acteurs faisaient totalement abstraction de la caméra. Aujourd’hui, on ne peut plus faire ça, c’est formaté, on a un œil sur notre bite et l’autre sur le cameraman. Et encore, moi quand je fais des P.O.V, c’est pire car je dois en plus tenir la caméra… J’ai une série qui a pour titre Les Aventures de Rico, dans laquelle je fais de la P.O.V, même s’il y a aussi quelqu’un d’autre qui filme d’autres plans afin que ce soit plus adapté à ce que veut le spectateur (on est limité si on reste strictement en P.O.V), mais je reste focalisé sur certaines choses. La caméra ressemble un peu à une extension de ma bite. Dans Derrière la porte verte au contraire, pas du tout, ils se concentrent sur leur plaisir, ne pensent à rien d’autre et laissent faire la caméra. J’aimerais faire des films comme ça, où ça puisse partir dans tous les sens. X-Intime - C’est ce que j’allais vous demander : vous pourriez tourner dans ces conditions ? Graziella Diamond - Je pense qu’on pourrait, ce serait intéressant. Mais nous sommes tellement formatés que je pense que ça ne viendrait même pas naturellement de notre part. Même quand je suis avec un mec chez moi je vérifie machinalement s’il n’y a pas une caméra, je fais gaffe à ne pas mettre ma main devant les sources de lumière. Rico Simmons - Dans Histoire de sexe(s) qui passe ce mois ci sur Canal+, les réalisateurs Jack Tyler et Ovidie ont tout fait pour nous enlever nos réflexes, ils ont été jusqu’à demander aux filles du tournage de se laisser un peu pousser les poils, ce qui était impossible pour elles pour diverses raisons mais surtout parce qu’elles le font avant tout naturellement. Même pendant le tournage, on nous disait que ce n’était pas grave si on ne voit pas trop les détails, mais malgré tout on ne pouvait pas s’empêcher d’agir en acteur X. On est conditionné à tourner d’une certaine façon et c’était très difficile de perdre ces réflexes. Graziella Diamond - Je vous rassure, même sur un tournage formaté, on prend quand même son pied ! Rico Simmons - Bien sûr, et heureusement. Mais il est clair qu’on est obligé d’avoir une concentration bien différente de celle qu’on du avoir les acteurs de Derrière la porte verte. Je suis quand même super épaté : les mecs sont suspendus sur des espèces de trapèzes… X-Intime - Ah, tu sais pas le faire, sur un trapèze, toi ?!! Rico Simmons - Mais justement je me posais la question pendant le film ! A priori je pense que je pourrais le faire, mais ça reste balèze ! Ils ont du leurs laisser le champ libre, leurs dire de s’éclater : vous allez être suspendus mais amusez vous quand même. X-Intime - Rico, est-ce que tu aimerais que ton éjaculation soit filmée dans de multiples couleurs ? Rico Simmons - Mais j’adorerais ! Ce passage de l’éjaculation psychédélique dans tous les sens, j’ai trouvé ça génial et super hypnotique, je suis resté scotché. Graziella Diamond - Oui, je suis restée bloquée sur cette éjaculation, je l’ai trouvée incroyable, j’en restais bouche bée. Rico Simmons - Il faudrait demander à Pierre Cavalier (secrétaire de rédaction de Hot Vidéo), mais je pense qu’on n’a jamais revu une éjaculation de ce type. X-Intime - Rico parlait de poils tout à l’heure… Vous pensez qu’on reverra un jour des foufounes comme celles du film ? Rico Simmons - Je reste plus mitigé. J’ai quand même pris l’habitude des chattes rasées ou de celles entretenues un minimum quand même. Graziella Diamond - Faut dire que là , il y a à boire et à manger. Aujourd’hui, je suis l’une des rares à avoir un vrai triangle ( elle mime le triangle par dessus son jean). X-Intime - Et moi comme un con, machinalement je regarde ! Graziella Diamond - T’as cru que j’allais te la montrer ?! En plus on est dans le Marais, je n’ai pas de client ici ! Rico Simmons - Il y a une actrice du nom de Silvie Deluxe, qui a bossé pour John B. Root dernièrement, qui est sublime mais qui a une touffe… Je crois qu’elle ne s’est jamais rasée et ça ne l’empêche pas d’être très belle et d’avoir beaucoup plu à Ian Scott. X-Intime - Marilyn Jess, dans Tracy I love you, a quelque chose d’absolument énorme, qui déborde même par derrière ! Rico Simmons - Je pense qu’il va falloir attendre un petit peu avant de revenir à ce niveau !
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